Jeudi soir 21.00 Après un 1er contact, via le Net, elle a gentiment invité mon invitation pour un entretien dans un restaurant chinois. Elle est arrivée toute fraîche habillée d'un ensemble jupe-veste avec un T-shirt de la couleur de cette page avec le logo de son site inscrit dessus. Premier regard, un sourire de sa part et votre serviteur était déjà sous le charme :-) Elle n'est pas l'archétype des actrices de ce métier qui ont l'air inaccessibles. Bien au contraire, c'est une fille qui a la tête bien sur les épaules et très ouverte (Non c'est pas ce que vous croyez, bandes de cochons) Escortée de son compagnon, Charles, nous avons commandé et avant l'arrivée des nems, nous avons commencé l'interview. Charles qui est d'habitude en retrait lors des interviews que ce soit en télé ou dans les journaux, était plutôt volubile ce soir là et s'est dévoilé.
Dr Hard: D'abord un grand merci à vous deux d'avoir accepté de m'accorder cette entretien dans un emploi du temps que j'imagine assez surchargé.
Sabrina: Oh on n'arrête pas !
Dr H: Bien, alors tout d'abord qui fait quoi dans le couple ? Est ce que vous avez chacun une tâche précise dans l'entreprise (Sabrina Ricci vidéo productions) ?
S R : À vrai dire on fait tout ensemble. Je m'occupe de la conception artistique (Jacquette, scénario des films, la photo) et bien sûr je réalise. Charles me donne son avis sur mon travail. Il fait aussi le montage des films et parfois tient la caméra lorsque je participe)
Charles Ricci: En fait, on est complémentaire puisqu'elle apporte sa vision du film en tant que femme et moi, sachant que je sais ce qui peut exciter un mec dans un film, je la conseille sur tel ou tel élément dans une scène.
Dr H: Vous êtes conscients que vos fans sont essentiellement masculins et vous faites vos films pour un public masculin.
S R : Sinon on ferait des films érotiques
Dr H: Humm, qu'est ce que vous pensez justement de ces femmes qui aimeraient qu'on fasse des pornos qui puissent plaire aux femmes ? Je pensais notamment à Ovidie qui adopte cette démarche.
S R: Déjà là tu prends un mauvais exemple parce que je considère qu'Ovidie n'a pas sa place dans le métier. Elle refuse la sodomie et n'aime pas les scènes hétéro. Personnellement, j'aime ce que je fais. Tout ce que tu peux voir dans mes films, je le fais dans ma vie privée. J'y prends du plaisir. Dans le film de Beineix, tu la vois se faire fouetter, chose que je refuse catégoriquement.
C R: Tu vois dans ce film, je ne trouve pas qu'elle ait donné une image positive de la femme.
Dr H: En règle général dans les films traditionnels, lorsqu'il y a un rôle pour une hardeuse ou un hardeur, c'est à chaque fois une prostituée ou un acteur porno ?
C R: Je ne suis pas d'accord. La preuve, dans le dernier film de De Caunes (Les morsures de l'aube) on joue un couple libertin. D'ailleurs ce fut une expérience très agréable. Il était très sympathique et il ne nous a pas demandé une seule fois de nous montrer nus.
Dr H: Sabrina, tu ne fais dans tes vidéos que des pratiques qui te branchent et tout ce qui est hors norme, tu ne fais pas genre le SM ?
S R: si j'adore le SM mais soft. Les coups, me faire fouetter, c'est vraiment pas mon truc ! D'ailleurs tu pourras en voir en photos sur mon site mais pas en vidéo. Je trouve çà beau.
Dr H: C'est le côté esthétique du SM que tu aimes ?
C R: Oui, c'est les fringues, le cuir, le côté mise en scène. Les endroits où se pratiquent le SM plus que la pratique elle même.
Dr H: Vous êtes plus fétichiste que SM ?
C R : Exactement (Plus tard, ils m'avoueront que Latex de Michaël Ninn était un de leurs films préférés)
Dr H: j'ai remarqué que vous aviez une culture du cinéma X assez étendue. Est ce que c'est un intérêt que vous aviez avant de rentrer dans le métier ou c'est en étant dans le X que par la force des choses vous êtes au courant de l'actualité X ?
S R : Charles est celui qui est le plus cinéphile de nous deux, que ce soit pour le X ou les films traditionnels. C'est une vraie encyclopédie. Tu peux lui citer n'importe quel film et il pourra te donner les acteurs et le réalisateur) Moi c'est plutôt en entrant dans le métier, que j'ai commencé à connaître les films et les gens du métier.
C R: D'ailleurs je suis un fan ce cinéma asiatique et notamment de Jackie Chan (là il m'a épaté parce qu'il a commencé à me citer des titres et à me parler de ses scènes préférées)
Dr H: Puisque vous connaissez un peu ce qu'il se fait actuellement dans le X, est ce que vous pensez que on va aller de plus en plus dans la surenchère pour satisfaire un public de plus en plus exigeant ?
S R : Non je ne pense pas. A mon avis, on est arrivé à un moment où on ne peut pas aller plus loin dans les films.
C R: Si ! Il y a la DA-DV !
Dr H: La quoi ?????
C R: Le double anal - la double vaginal
Dr H : Wow c'est çà la nouvelle tendance ! Plus sérieusement, si la mode était à l'uro par exemple, est ce que par la force des choses, vous ne seriez pas obligé d'en mettre dans vos films ?
S R : L'uro ça ne me gène pas. Dans certaines de mes vidéos, je fais quelques scènes d'exhib uro et je trouve çà plutôt excitant (Ah, là j'ai appris quelque chose) mais moi je suis contre la dictat de la mode. Ce n’est pas parce que la tendance sera de faire des scènes scato ou de la zoo, que je vais commencer à en faire. Tant pis pour ceux que çà plait, resterons ceux qui aiment telle que je suis.
Dr H : Je vois. Une forte personnalité
C R : Si on faisait çà uniquement pour l'argent, on se mettrait à faire n'importe quoi. On ferait des films crades parce que c'est ce que pas mal d'éditeurs demandent mais on a nos propres limites et les éditeurs font avec. Ils prennent ou ils ne prennent pas.
Dr H : Justement le fait que vous imposiez ces limites, est ce que ce n’est pas une barrière commerciale qui vous empêchent de toucher un plus large public ?
S R : Moi je ne trouve pas. Je commence à avoir maintenant une certaine notoriété dans le milieu et je pense que je peux miser sur mon nom pour vendre.
Dr H : Et en dehors de la vidéo, il y a le marché de la télé qui est demandeuse de ce genre de produit. Est ce qu'on peut imaginer Sabrina Ricci dans un film soft ? Peut être le dimanche soir sur M6 ?
S R : Mais je suis d'accord. D'ailleurs j'aimerais beaucoup pouvoir faire du soft mais pour l'instant pas de propositions alors je lance un appel
C R : Le problème, c'est qu'il y a trop de mauvais produits dans le soft. Ils sont généralement chiants avec des scénars bateaux. T'as qu'une envie, c'est de zapper.
Dr H : Vous portez une attention particulière à vos scénarios ? Est ce que c'est plus important à la rigueur que les scènes de sexe ?
S R : Malheureusement, dans ce genre de films, tu ne peux pas trop t'attarder sur le scénario comme dans les films érotiques. Le mec, tout ce qu'il demande c'est du sexe alors si les scènes de dialogues ou le scénario sont trop longs, il va zapper tout de suite.
Dr H : On définit ce que tu fais comme étant du Pro-Am. Je ne suis pas trop d'accord avec cette définition. Tu es pro ou amateur mais pas les deux ?
S R : On me reproche de ne pas être pro parce que je ne tourne pas avec des professionnels mais lorsqu'on regarde la façon de faire mes films ils sont tournés en numérique, le montage est professionnel.
C R : On fait même attention à l'éclairage pendant les scènes.
Dr H : Donc vous êtes des pros ?
S R : Vu sous cette angle, oui
La suite de l'interview, la semaine prochaine où elle nous parlera de son site Internet et de ses projets.